Des cœurs engagés

Il y a un moment dans le sport où tout le monde, sauf l’athlète, se relâche. Toutes les personnes qui ont contribué au façonnement d’un athlète pour qu’il ou elle excelle dans sa performance – entraîneurs, physiologistes, psychologues, entraîneurs en force musculaire, physiothérapeutes – reculent en bordure du terrain, n’ayant plus qu’à regarder, sachant qu’elles ont fait tout ce qu’elles pouvaient pour préparer l’athlète à disposer de tout ce qui est nécessaire pour performer, pour participer aux jeux.

Chez certains, le cœur se débat et les papillons les prennent au ventre; chez d’autres, on crie et on acclame devant un écran de téléviseur, alors que d’aucuns n’ont ni besoin ni envie de regarder : leur travail est fait. Tout comme chaque personne a un rôle différent à jouer pour cultiver la performance de l’athlète, chaque personne a aussi sa manière d’approcher son travail et de s’investir dans les athlètes qu’ils entraînent. Par contre, une constante demeure : quoique leur objectif premier soit d’aider les athlètes à prendre part aux jeux, leurs cœurs y sont également engagés.

Le lien qui se développe entre le personnel de soutien et les athlètes est de nature professionnelle, mais, avec le temps, ce lien prend aussi une texture personnelle. « On ne peut s’empêcher de se lier émotionnellement », raconte Cara Button, directrice des services holistiques à l’Institut canadien du sport (ICS) de Calgary. « Ce ne sont pas simplement des noms qu’on voit dans les journaux; nous nous sommes investis en eux ». Kelly Quipp, la chef du laboratoire de performance sportive de l’ICS de Calgary acquiesce. « On finit par connaître les athlètes sur de nombreux plans, que ce soit en passant deux heures avec eux au laboratoire à observer leur respiration ou à mesurer leur masse musculaire ou adipeuse (composition corporelle). »

Pour plusieurs, c’est le processus d’aider à construire et à façonner un athlète sur un cycle de quatre ans pour des Jeux olympiques qui motive leur travail. M. David Smith, Ph.D., directeur, Sciences du sport, à l’ICS de Calgary, explique que tout le travail se fait au début et au milieu du cycle, et que c’est ça qui le passionne. « Ce n’est pas le résultat final qui me stimule », indique-t-il. Scott Maw, physiologiste du sport à l’ICS de Calgary, confirme : « Pour moi, le processus est plus important que la performance qui en découle. Si je ne portais attention qu’à la performance, je serais incapable de faire mon travail ».

Tant pour M. Smith que pour M. Maw, la récompense, c’est de voir les athlètes atteindre leur plein potentiel. « La chose la plus gratifiante, c’est de voir l’athlète s’élancer pour faire ce qu’il est censé faire; on ne veut le voir accomplir que ce que l’on sait qu’il peut accomplir », précise M. Smith. M. Maw relate qu’il ressent de la satisfaction « à faire ce que je peux pour aider ces athlètes à aller exécuter ce qu’ils aiment faire sur la plus grande scène du monde ».

Quand elle travaille au laboratoire ou sur le terrain, Mme Quipp précise qu’il s’agit de faire ce qu’il faut faire. « Je suis ici pour faire ce travail et je ne laisse pas l’émotion s’y insinuer, mais quand je regarde des athlètes en compétition, les émotions ressortent et me voilà comme une fière maman à nouveau! » Pour M. Maw, tous les aspects de la tâche sont entièrement intégrés à ce désir d’optimiser la performance. « Il n’y a rien d’autre que je préférerais faire : si ça, c’est de la passion, alors, j’imagine que mes émotions sont toujours en cause. J’essaie simplement d’éviter que les hauts soient trop hauts et les bas, trop bas », dit-il.

Les hauts et les bas sont partie intégrante du sport – pour chaque instant de joie, il peut y en avoir un moment de peine aussi. Mme Button se souvient que « Quand l’équipe masculine de water-polo s’est qualifiée pour les Jeux olympiques de 2008, tout le monde à notre bureau était fou de joie, et, lorsque la quête de l’équipe féminine a échoué en 2010, nous avons tous éclaté en sanglots. Ça va dans les deux sens ».

Cette relation profonde avec leur travail et avec le parcours des athlètes renforce en fin de compte l’incidence des membres du personnel de l’ICS de Calgary tels que M. Smith, M. Maw, Mme Quipp et Mme Button sur le sport au Canada. « Nous avons été formés pour faire notre boulot, mais nous sommes également humains, souligne Mme Button. Nous ne sommes pas de la même famille biologique, mais c’est tout comme. »

Institut canadien du sport de Calgary : @csicalgary
Rédigé par Kristina Groves: @kngrover
Photo de Dave Holland: @CSICalgaryPhoto
22/06/16 

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