De zéro à cent

De zéro à cent

De zéro à cent en quatre mois, voilà comment vous pourriez décrire la montée de la bobeuse Kristen Bujnowski en bobsleigh, où elle est rapidement passée d’une simple candidate à un camp de test au rang de remplaçante aux Jeux olympiques de 2018, quatre mois plus tard.

Bien sûr, le début son histoire remonte à beaucoup plus loin que cela.

Le long parcours sportif de Bujnowski a été truffé de blessures, de contretemps et de défis personnels. Une ancienne athlète et rameuse de l’Université de Western Ontario, elle a été confrontée pendant des années à des blessures, y compris une au tendon gauche qui a fait en sorte qu’elle a dû changer sa jambe de décollage en saut en longueur. La lutte semblait interminable.

Il a fallu une conversation difficile avec sa famille pour que Bujnowski, qui avait maintenant 26 ans, reconnaisse à contrecœur qu’elle avait besoin de prendre son recul du sport et de se concentrer sur sa carrière. Ça ne s’est pas passé comme elle le voulait. Son rêve avait toujours été de représenter le Canada sur la scène mondiale, alors elle a résisté au fait que tout était fini.

Lorsque Bujnowski s’est finalement arrêtée, elle était dévastée, mais elle a rapidement trouvé une nouvelle voie vers laquelle orienter son intensité et son besoin de réalisation personnelle. Après avoir terminé ses diplômes en génie mécanique et en kinésiologie en 2015, elle a travaillé pour une entreprise de prothèses en Amérique du Sud et a également effectué un stage aux États-Unis, où elle a fini par travailler à Oakville pour une entreprise de prothèses.

Avec un bon emploi, un amour retrouvé du CrossFit et un nouveau cercle d’amis, vous pourriez penser que Bujnowski avait enfin retrouvé le bonheur après une fin difficile à sa carrière athlétique. Cependant, il manquait encore quelque chose.

Elle avait un sentiment persistant que ce n’était pas encore terminé. Être témoin de la réussite de son jeune frère en athlétisme, son premier amour, était pour elle à la fois douloureux et motivant. Elle voulait elle aussi connaître ce succès, tellement qu’elle est partie à la recherche de nouvelles occasions.

Cette occasion s’est présentée sous la forme d’un camp de test de bobsleigh en 2016. La sprinter au talent naturel était encore au sommet de sa forme et, avec seulement deux semaines pour se préparer, elle a dépoussiéré ses crampons et s’est inscrite au camp. Sa performance en a impressionné plus d’un dès qu’elle s’est mise en « mode sprint », qui selon elle est quelque chose qui ne s’oublie pas, tout comme le vélo.

C’est alors que le tourbillon de quatre mois a commencé et que Bujnowski s’est vite retrouvée à pousser des traîneaux avec les meilleures bobeuses, et qu’on l’a jugée assez bonne pour faire partie de l’Équipe olympique de 2018. Bien qu’elle n’ait pas eu la chance de participer à la compétition, ce qui était pour elle à la fois décevant et stimulant, elle a gardé les choses en perspective et a mis l’accent sur l’atteinte de ses objectifs.

Bujnowski, avec ses 5 pieds et 11 pouces de hauteur et son corps musclé et bien défini, semble faite pour le bobsleigh. Puissante, forte et rapide : la combinaison exacte que recherche l’entraîneur Quint Sekulich lorsqu’il recrute des freineuses potentielles. Sekulich, préparateur physique en chef de l’ICS Calgary, explique que Bujnowski est très talentueuse et travaille incroyablement fort, parfois même trop fort.

« Physiquement, elle est probablement la plus talentueuse que nous avons jamais vue. Sa capacité physique et sa stature font en sorte qu’elle se démarque vraiment, dit-il. Elle est très motivée et cherche à s’améliorer, mais elle risque de trop en faire et de se blesser. » Sekulich dit qu’il a mis l’accent sur les notions de base avec sa technique de sprint et qu’il veut apprendre quel genre d’athlète elle est. « Elle apprend vite et réfléchit beaucoup, » indique-t-il.

Bujnowski, qui travaille aussi à temps partiel comme ingénieure pour une entreprise qui fabrique des casques pédiatriques pour les nourrissons, vise les Jeux olympiques de 2022 et est totalement engagée, ce qui elle raconte lui apporte beaucoup de joie après tant d’années de combat. « Je peux honnêtement dire que je n’ai jamais été aussi heureuse, annonce-t-elle. Je suis tellement heureuse de pouvoir m’entraîner. J’aime essayer d’optimiser ce que je peux contrôler, ça me rend très heureuse. »

Sekulich est enthousiaste à propos du potentiel de Bujnowski et affirme qu’elle pourra l’atteindre en raffinant sa technique et en évitant les blessures. Après cela, il dit qu’il en reviendra à elle de développer les compétences nécessaires pour faire des compétitions de haut niveau. « La clé est de la garder en bonne santé et de découvrir si elle a l’âme d’une championne, dit-il. Je ne peux pas attendre. »

Le caractère que Bujnowski a développé et affiché lorsqu’elle était athlète et rameuse était universellement admiré par ses entraîneurs et ses pairs. Son courage, sa détermination et son éthique du travail sont toujours au centre de tout ce qu’elle fait. Ce caractère reste profondément intact et elle lui a finalement trouvé une place où il pourra s’épanouir.

Institut canadien du sport de calgary: @csicalgary
Rédigé par Kristina Groves: @kngrover
Photo crédit: Dave Holland @csicalgaryphoto
01/08/18

 

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