Danielle Lappage est de retour

Danielle Lappage a connu de nombreuses déceptions pendant sa longue carrière de lutteuse. Juste après les championnats du monde de 2014, lors desquels elle a terminé huitième, elle a rompu le ligament croisé antérieur de son genou droit, ce qui a mené à une chirurgie reconstructive et à une longue convalescence. Ensuite, seulement quelques minutes avant son match d’ouverture aux Jeux olympiques de Rio de Janeiro en 2016, elle a connu une rupture du tendon du jarret et a dû se retirer.

En 2014, on aurait dit que Danielle se destinait à la gloire. Cette année-là, la championne du monde junior de 2010 a aussi remporté les championnats nationaux, les Championnats du monde universitaires, les Jeux du Commonwealth et l’Open féminin d’Autriche. D’emblée, revenir de sa convalescence à la suite de sa blessure au ligament croisé était tout un exploit. L’accident exceptionnel qui a gâché son rêve à Rio a été la goutte qui a fait déborder le vase.

« J’avais l’impression de vivre un cauchemar », se souvient Lappage, qui a 28 ans aujourd’hui. « Je ne m’en suis pas remise immédiatement, j’ai vécu un long processus d’adaptation. » La rareté de sa blessure a rendu le pronostic et l’issue à long terme incertains, et Danielle ne savait pas quoi faire. En combinant du coaching à l’Université Simon Fraser à des études en droit à l’Université de Calgary en 2017, elle a pu gérer sa récupération et le chemin menant à la compétition, chose qu’elle n’était pas certaine d’être capable de recommencer à faire.

Maintenant, en dépit de l’adversité, Danielle se prépare aux Championnats du monde, qui auront lieu à Budapest, en Hongrie, aux côtés de la championne olympique et athlète de l’Institut canadien du sport à Calgary Erica Wiebe. Danielle est très reconnaissante d’avoir connu une belle récupération et de pouvoir faire de la compétition de haut niveau à nouveau. « Je suis extrêmement reconnaissante », dit-elle. « C’est ma troisième vie dans ce sport et j’en suis très heureuse. Beaucoup ne se remettent pas de telles blessures. »

Danielle est revenue de ses mésaventures avec quelques cicatrices, mais également avec une maturité et une sagesse qu’elle ne possédait pas au début de sa carrière.

Dans son sport, où l’atteinte du bon poids au bon moment est cruciale, Danielle reconnaît que son approche envers la perte de poids en tant que jeune lutteuse n’était pas la meilleure. Pour entrer dans une catégorie de poids précise, les athlètes optent souvent pour une stratégie de déshydratation draconienne avant la pesée précédant la compétition, stratégie qui peut avoir une influence sur la performance, surtout depuis que la pesée a lieu deux heures avant le match, au lieu de se faire la journée d’avant.

« On ne m’a jamais montré de façon saine de perdre du poids », dit-elle. « Il aurait été préférable que je l’apprenne plus tôt. » Maintenant, en tant qu’athlète plus mûre, Danielle est plus conscientisée à la nutrition et a une approche plus saine de la perte de poids, grâce au travail accompli avec la nutritionniste sportive de l’ICS Calgary, Kelly Drager. « En vieillissant et en devenant plus mûre, je me suis rendue à l’évidence que je n’avais pas la volonté pour faire cela seule », dit-elle.

Madame Drager a travaillé avec Danielle et avec l’équipe féminine senior pendant quatre ans. Au début, elle a opté pour une approche observationnelle qui lui a permis d’apprendre comment les athlètes envisageaient la nutrition. Elle a ensuite travaillé à bâtir la relation et la confiance qui étaient nécessaires afin que les athlètes adhèrent à ses méthodes.

Madame Drager a entre autres travaillé à changer le langage utilisé pour parler de nutrition : elle utilise par exemple « faire le poids » pour remplacer « perdre du poids ». Elle utilise également une approche plus positive relativement aux défis uniques que présente cet aspect du sport.

Une fois que la relation entre madame Drager et Danielle a été bâtie, les deux femmes ont travaillé ensemble pour concevoir un plan qui permettrait d’établir une nutrition optimale, tant dans la vie de tous les jours que lors de la période de préparation à une compétition. Maintenant, pour faire le poids, Danielle se fie à un plan précis, dont les variables n’ont aucun impact sur la performance ou sur la santé à long terme.

« Le but est d’assurer une performance optimale dans les temps dont nous disposons », explique madame Drager. « Nous ne voulons pas susciter de fluctuations dramatiques là où il est difficile de faire des réserves, comme dans l’hydratation et dans le glycogène des muscles. »

Danielle dit que la nouvelle approche a fait une grosse différence. « Kelly m’a permis d’avoir un regard plus critique », explique-t-elle. Maintenant, la tâche destinée à « faire le poids » s’étale sur plusieurs journées et Danielle dit ne pas remarquer la différence. « En fait, je me sens mieux. »

Malgré sa longue carrière, Danielle n’en sera qu’à sa deuxième participation aux championnats du monde. Maintenant, peut-être, après tout ce qu’elle a traversé, elle connaîtra enfin son moment de gloire.

« Je suis optimiste et enthousiaste », dit-elle. « Le seul fait de participer est une occasion formidable, mais je veux aussi gagner, et c’est un sentiment nouveau pour moi. J’ai hâte d’y être! »

Institut canadien du sport de calgary: @csicalgary
Rédigé par Kristina Groves: @kngrover
Photo crédit: Dave Holland @csicalgaryphoto
18/10/18

Integrated Support Team, Wrestling Canada, Nutrition, Kelly Drager


Copyright © 2013 Canadian Sport Institute Calgary | All Rights Reserved | Photo Credit : Dave Holland