Lorsque la tragédie frappe

 

 

Durant le trajet de deux heures vers Lake Louise, Frank van den Berg a eu le temps de se préparer à la difficile tâche qui l’attendait.

Le directeur de la performance mentale de l’ICS Calgary en a profité pour définir son approche en vue de gérer une tragédie soudaine et d’y réagir : le décès d’un jeune skieur allemand, Max Burkhart, après une horrible chute durant un entraînement en descente à la coupe Nor-Am en décembre.

« Je voulais être concentré et organisé », a déclaré Van Den Berg. « L’organisation était cruciale. » Cette présence d’esprit ne repose pas sur la chance, mais bien sur une préparation rigoureuse en vue des événements malheureux où le sport et la catastrophe se rencontrent.

Lorsque ses services sont demandés, Van Den Berg sait que lui et son équipe sont prêts à agir, peu importe la complexité de la situation. « Des événements déplorables surviennent parfois », mentionne-t-il. « Nous ne souhaitons pas intervenir, nous ne souhaitons pas que de tels événements se produisent, mais ils se produisent. Et quand c’est le cas, on fait appel à nos services. »

Le cadre de gestion d’une tragédie sportive repose sur un protocole d’intervention en cas de crise dans le sport rédigé en 2013 par van den Berg et ses collègues, la Dre Karen MacNeill, chef de soutien en santé mentale du Comité olympique Canadien pour PyeongChang et Roger Friesen, conseiller en entraînement mental et membre du corps enseignant du département de kinésiologie, University of the Fraser Valley.

Le protocole, basé sur la recherche et l’expérience, établit les fondements de la réaction et de la gestion appropriées d’un incident sportif tragique et aide les personnes impliquées à vivre les événements en comptant sur le soutien nécessaire.

Notons entre autres éléments clés du protocole la préparation, l’évaluation et la collecte d’information, l’intervention en cas de crise et la réintégration dans l’environnement de performance. Selon Van Den Berg, la préparation est fondamentale et des protocoles bien établis en cas de crise permettent de gérer la situation dès le départ.

La préparation permet d’amorcer le processus afin d’évaluer la situation et de recueillir autant d’information que possible pour tracer un portrait global des événements. À ce stade, Van Den Berg commence à définir la réaction à la crise, habituellement en déterminant des groupes de personnes, par exemple, les témoins de la scène ou les personnes indirectement touchées, comme le personnel de soutien ou les bénévoles.

Le plan d’intervention est ensuite centré sur les protocoles des premiers soins psychologiques et de désamorçage, qui englobent les priorités au sein des divers groupes, comme la reconnaissance, la normalisation et la validation des effets de l’incident sur les personnes, l’explication des types et des processus humains de réponse au stress dans ces situations et l’importance de l’autorégulation ainsi que des techniques et des approches pour ce faire. L’accent est également mis sur le soutien social et la réintégration dans l’environnement de performance.

Il peut s’avérer extrêmement ardu d’offrir à chacun l’aide nécessaire. « Les gens réagissent très différemment à ces situations », explique Van Den Berg. « Ils sont tous authentiques, mais ils éprouvent différents sentiments. » Ainsi, les premiers soins psychologiques se révèlent très importants pour que les personnes touchées puissent obtenir l’aide nécessaire.

Après la tragédie, Van Den Berg souligne qu’il est souvent confronté à de nombreuses questions des entraîneurs qui veulent savoir comment aider leurs athlètes à pratiquer leur sport de nouveau, même si ces entraîneurs vivent aussi un traumatisme. « C’est très stressant pour tous », déclare Van Den Berg. « Les entraîneurs veulent savoir comment parler à leur équipe. »

Grâce à un soutien continu et en s’assurant que les personnes peuvent compter sur les ressources locales à leur retour à la maison, Van Den Berg offre des solutions concrètes pour aider à répondre à ces questions difficiles. Il se fie au protocole pour justifier ses décisions et consulte son équipe pour peaufiner les détails.

En définitive, il s’agit d’aider les gens à vivre avec leur tristesse et leur perte. « Nous sommes préparés pour ces situations », dit-il. « Nous sommes formés. »

Institut canadien du sport de calgary: @csicalgary
Rédigé par Kristina Groves: @kngrover
Photo crédit: Dave Holland @csicalgaryphoto
11/01/18

Sport Science Solutions, Mental Performance, Canadian Olympic Committee, Frank van den Berg


Copyright © 2013 Canadian Sport Institute Calgary | All Rights Reserved | Photo Credit : Dave Holland